Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/324

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320 LIVRE V, CHAPITRE V _ de son adoption, la motion était, de leur propre assenti- ss, av. 1.-0. ment, cassée par le Sénat; De mème,'en 689, un plébiscite expulsa de Rome tous les étrangers qui ne possédaient A ni la cité, ni le droit des Latins`=. Par où l’on voit que ' les successeurs des Gracques n’échappaient pas plus que ' les Gracques eux~mèmes aux inconséquences de leur V doctrine politique : d'une part, ils faisaient entrer les t exclus dans les rangs des privilégiés, et de l’autre ils maintenaient à ceux·ci leurs privilèges. Aux Transpadans V César et ses amis montraientla cité ·romaine en perspec- tive. Mais pour les affranchis ils ne voulaient rien faire; · et les rejetant dans leur infériorité politique, ils étouffaient en barbares la concurrence industrielle et commerciale que le génie des Grecs et celui de l’0rient venaient faire en Italie même aux Italiens. ~ emes Autre symptome caractéristique. La démocratie voulut mm R°bm°S` aussi revenir à l’ancienne juridiction des comices en matière criminelle [ judicia publica]. Sans la supprimer absolument, Sylla l’avait en fait remplacée par les com- . missions du meurtre et de la haute trahison (Y, p. 376); · et nul ne pouvait sérieusement penser au rétablissement d’un système de procédure suranné, condamne d’ailleurs par ses propres vices pratiques longtemps avant le dicta- . teur. Pourtant la souveraineté du peuple réclamant, tout au moins en principe, la consécration de l’autorité des citoyens dans le jugement des causes criminelles, le tribun as. Titus Labiénus imagine d’accuser, en 694, un vieillard, qui trente-huit ans auparavant, avait tué ou passait pour avoir tué le tribun Lucius Saturninus (V, p. 482). Il le traduisit devant cette haute justice à qui, selon la légende, A V le roi Tullus avait autrefois déféré le jeune·Hor¢zce, meurtrier de sa sœur. L’accusé était un certain Rabirius. . Il n’avait point porté le coup de la mort à‘ Saturninus : ‘ [ll s'agit'ici de la loi Papia, de peregrinis. Sou auteur, C. Papius, tribun du peuple, n’avait fait que renouveler les dispositions de la 126. loi de M. Junius Pcnnus (628).] ‘