Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/336

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332 LIVRE V, CHAPITRE armée d'enfants perdus; et devenu chef de partisans, il A parcourait l'Afrique. occidentale,. ou son commerce lui avait fait des relations. _· . Election Mais ce fut dans les élections consulaires que le parti des consuls. · . · déploya toutes ses forces. Crassus et César, prodiguant l’argent, argent à eux ou d’emprunt, et mettant en mou- - vement, tous leurs amis, s’eii`orcèrent d’enlever la nomi- » nation de Catilina et d’Antonius_: les compagnons de Catilina, attelés a sa candidature, firent de leur-coté l’im- possible pour porter au gouvernail celui qui leur pro- mettait toutes choses,,les charges publiques et les sacer- · doces, les palais et les villas des aristocrates, l’abolition des dettes, principalement, et qui ayant promis, tiendrait sa · ` parole, ils n’en doutaientpas. L’aristocratic était en grande · _ détresse, ne pouvant mettre la main sur des candidats a · elle. Sc porter, c’etait jouer sa tète. En d’autres temps, le péril eut attiré les citoyens. Aujourd’hui l’ambition se taisait devant la crainte. Les nobles eurent recours aux expédients des faibles : ils s’ingénièrent a combattre la brigue au moyen d’une loi nouvelle contre la vénalité des votes. Leur loi échoua par l'intercession d’un tribun. De guerre lasse; ils réunirent, leurs voix sur un citoyen 'qui, sans leur agréer, n’était pas du moins homme à çtcerméiu au faire ,le mal. Ce candidat n’etait autre que Marcus, "°“ d° °“"’““· Tullius Cicéron, bien connu pour nager entre deux - _eaux 1*; en coquetterie tantôt avec les démocrates et . 5/Nul ne le montra mieux et plus naïvement que son propre frère 64 av. J.-C. Quintus (dc pctitionc consul. 1, 5, 13, 51, 53, de l'an 690). En veut- ` on une preuve de plus? Qu’on lise sans parti pris le second discours contre`la loi agraire de Rullus: on y verra, non sans y prendre intérêt, . comment le « premier consul qu’aient eu les démocrates » [consul popularis] sait mener son cher public par le nez defaçon vraiment · réjouissante, et lui enseigne la ·« vraie démocratie! » [V. le débutde ce discours, 1-5 et paxsim.] ’ [M. Mommsen est sévère pour Cicéron dès qu'il le rencontre sur la scène politique. Cette sévérité choquera souvent les admirateurs du prince de l`éloquence latine, du philosophe honnête et du grand moraliste qui a écrit le traité des Devoirs. Pourtant, en politique, A ' on ne peut nier que Cicéron n’ait eu ni ligne de conduite ni cons- tance : la vanité, la faiblesse l’out égaré bien des fois. Ballotté de