Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/349

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· CONIURATIONADE CATILINA 345‘ inconséquente, vraimentl ·Bien moins encore que le magis- trat supreme, le Sénat avait les pouvoirs légaux de juri- _ ' diction, et lafresponsabilite légale de l’acte·n’en remontait pas moins tout entière au consul 2 mais depuis quand`la_ A lâcheté connait—elle¥la logique? César mit tout en œuvre- pour sauver les coupables; et son`discours, plein de menaces déguisées et d’allusions à l’inévitable et prochaine ven- geance de la démocratie, laissa dans les esprits une impression profonde. Déjà tous les consulaires et la grande majorité avaient opiné pour l’exécution immé- diate; ct pourtant voilà que la plupart, et Cicéron avec ‘ eux, semblent revenir à l'emploi des formes de la loi, · Mais Caton était là, Caton, étroit d’esprit, hargneux, et flairant la complicité chez quiconquelsoutenait un avis , plus doux : il montra à ses collègues l’émeute prète à _, délivrer les captifs : il jeta sur ces ames effrayées, hési- tantes, une frayeur plus grande, ·et enfin arracha la résolution meurtrière à la majorité entraînée. L’exécution du sénatus-consulte appartenait à celui qui l’avait· mis en délibération. Dès le soir du 5 décembre, à une [heure Execution avancée, les coupables sont extraits des maisons où on d”Ca°m°°'i°"’ ·` les garde: ils traversent le Forum encore encombré-par · la foule, et sont déposés dans la prison, où jadis on enfermait les criminels condamnés à mourir. C’était une _ · sombre voute, enfouie à douze pieds sous terre, au pied · du Capitole, jadis simple puisard de fontaine 1. Le ` consul en personne y conduisit Lentulus,_les préteurs y menèrent les autres, tous sous bonne escorte: nul ne tenta de les délivrer, nul ne savait ce qu’on allait faire_d’eux. Étaient—ils mis simplement en lieu plus sùr? Ou marchaient- ils au supplice? A la porte de la prison ils sont livrés aux · '1`riumvirs ayant charge des exécutions capitales =, et des-

  • lLe Tullianum, bâti ou restauré par Servius Tullins (1, pp'. 62, '

147, 313; ll, p, 305), — Voy. aussi Diet. de Smith, v¤ Tulliunum, appelé aussi u la prison Mamcrlinc. n] ~ ' [Tritngwiri capitales. Voy. Diet. de Smith.] ‘