Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/364

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360 ' LIVRE V, CHAPITRE VI démocratie, au contraire, obéissait à César, le plus souple _meneur d’intrigue qui fut. nuptm On en était là, quand l’envoyé de Pompée arriva à d°§°§§’é° Rome. L’aristocratie ne vit pas seulement une déclaration l’¤rî=¤>¤===¢i•=· de guerre contre l’ordre établi dans les propositions dont _ il était porteur, elle les reçut ouvertement comme telles, et ne dissimula pas le moins du monde ses inquiétudes et sa mauvaise humeur. Dans le but exprès de les com- battre, Marcus Caton se fit aussitot élire tribun du peuple avec Népos, et repoussa brutalement les efforts géminés de Pompée qui voulait- se rapprocher de lui. On le com- . prend, Népos alors se montra peu disposé à ménager les aristocrates; et il se rejeta d’autant plus volontiers du côté de leurs adversaires, que ceux-ci, dociles comme d’habîtude, acceptèrent ce qu’ils ne pouvaient empecher, et plutôt que de les voir enlever par les armes, concédè- rent amiablement et le généralat en Italie et le consulat. L’_entente cordiale se manifesta bientôt. Népos (décembre sa sv. :..c. 69I ) de concert avec les démocrates, inflige son blàme aux exécutions récentes votées par le Sénat, à des meurtres judiciaires attentatoires à la loi constitutionnelle; et ` Pompée, son seigneur et maître, pensait de meme, luiqui, ' à la volumineuse apologie que Cicéron lui avait envoyée, n’avait voulu répondre que par un silence significatif ¤. Au même moment César, ouvrant sa préture, demandait ` compte à Quintus Catulus des sommes par lui détournées, ` ` disait-on, à l’occasion de la reconstruction du temple capitolin, et en confiait l’achèven1ent à Pompée. Ce pre- mier acte était un coup de partie. Catulus depuis seize ans déjà dirigeait les travaux, et semblait vouloir s’y perpétuer jusqu’à la fin de sa vie : en s'attaquant à des abus commis dans l’exercice d'un mandat public et que protégeait seule l’importance du personnage officiel, César élevait une ' [V. Cic. (ad [amil. V, 7) : lettre â Pompée, où il se plaint de ce silence.]