Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

354 I LIVRE V, CHAPITRE VI ' jamais, il faut le dire, le Destin n’avait autant fait pour un mortel que pour Pompée : mais à qui n’a pas le _ courage, les dieux prodiguent envain leur faveur et leurs dons. Pompes Les partis rcspirèrent. Pour la seconde fois, Pompée d°,Ã','f,”,Hî° abdiquait : ses concurrents évincés pouvaient rentrer dans la lice, où,.chose singulière, il allait lui—mème se montrer si sv. J.·C. de nouveau. En janvier (693), on le revit `a Bome. Sa position était fausse, vacillante entre les partis, à ce point qu’on l'appelait Gnœus Cicéron par dérision. Il s’était brouillé avec tout le monde. Les anarchistes, en lui, voyaient un adversaire, les démocrates un ami incom- _ - Imode, Marcus Crassus un rival, la classe riche un pro- tecteur douteux, les aristocrates un ennemi déclaré *. Il était plus que jamais tout-puissant : sa clientèle militaire ·‘ dispersée dans toute l’Italie, son influence dans les pro- vinces, celles de l’est surtout, son renom de capitaine, ses énormes richesses, lui donnaient une importance à laquelle nulle autre ne se pouvait comparer. Pourtant au lieu de l’enthousiasme sur lequel il comptait, il ne ren- contra qu’une réception froide; et plus froid encore fut_ l’accueil fait à ses demandes. Il réclamait pour lui-mème, ainsi qu’il l’avait annoncé par la bouche de Népos, un second consulat, et naturellement aussi la confirmation de tous les arrangements réglés en Orient, enfin, l’accom- plissement des promesses qu’il avait faites a ses soldats, A à savoir, des assignations sur le domaine. A tout cela le Sénat répondit par une opposition systématique, fomentée principalement par les rancunes personnelles de Lucullus et de Métellus le Grétique, par la vieille jalousie de Crassus, et les absurdes cas de conscience de Caton. Le second consulat lui est nettement et sèchement refusé} ' Cicéron raconte l’impression produite sur le peuple par son pre- , mier discours (ad Allic. 1, H.) : a Prima conlio Pompci nonjucunda ' miœris (la canaille), inanis improbis (les démocrates), bcalis (les

qJl;es)“non·grala, bonu (les aristocrates) non gram
itaquc fri-