Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/369

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V RETOUR lJE POMPEE 365 Déjà, quand il s’était mis en route, le Sénat avait rejeté sa première demande tendant au report de l'élection consulaire pour 693 jusqu’après’son arrivée dans la ville : ai av. :.·c. encore moins pouvait-il espérer un vote de dispenses l’afl‘ranchissant de la loi syllanienne qui portait l'inter- diction des secondes candidatures (V, p. 365). En ce qui ~ touche l'0rganisation provinciale, il désirait, cela va de soi, une approbation générale pure et simple : Lucullus .fit décider qu’il serait délibéré et voté spécialement sur chacune des mesures prises. C’était ouvrir le champ à des tracasseries sans fin, et lui préparer mille petites défaites. Le Sénat ratifia en gros les promesses d'assignations _à donner aux soldats de l’armée d’Asie : mais il en étendit le bénéfice aux légions crétoises de Métellus; et ce qui fut pis, l’exécution ne suivit pas, les caisses de la Répu- blique étant vides, et les sénateurs ne voulant pas pour de telles largesses mettre la main sur les domaines disponibles. Pompee désespéra d’étre jamais maître de l’opposition maligne, opiniàtre de la Curie : il setourna du coté du peuple. Mais la encore il se fourvoya. Les chefs du parti démocratique, sans marcher ouvertement contre _ lui, avaient autre chose à faire que d'épouser ses intérêts: ils se tinrent à l'écart. Quant à ses instruments et à ses ' créatures, comme les consuls Marcus Pupius Pison, élu ` pour 693, et Lucius Afmnius, élu pour 694, lesquels 61.60. devaient leur nominationà son influence ou à son or, ils furent aussi· malhabiles qu'inutiles. Un jour ~ enfin, un tribun du peuple, Lucius Flavius ayant pro- posé, sous forme de loi agraire générale, les assignations de terre pour les vétérans Pompéiens, la motion, non appuyée par les démocrates, combattue publiquement _ par les aristocrates, ne réunit que la minorité des voix (commencement de 694). Pendant cetemps, Pompée 66. . jouait le démagogue, sans adresse et sans succès : sa considération y perdait, sans qu’il en vint à ses fins. Il _ s’était complètement enferré. Un de ses adversaires déi