Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/52

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IS LIVRE IV, CHAPITRE XII ` l’impulsion de la civilisation moderne, elle aussi assise sur l’élément ·hellénique, il se regénérera de fond en comble. Les nationalités de second ordre s’écroulent, et parmi leurs débris se fonde silencieusement entre les deux peuples supérieurs le grand compromis de l’histoire z · la Grèce et le Latium concluent entre eux la paixl Les Grecs sur le terrain de la culture humaine, les Romains sur celui de la politique, renoncent à leur esprit jaloux d’exclusion: dans l’école, les lettres latines ont leur place à côté des lettres grecques, place restreinte, incomplète, il ` est vrai; et pour la première fois Sylla permet aux envoyés. étrangers de haranguer le Sénat en grec, sans trucheman. · Les temps s’annoncent: bientôt la République romaine se changera en un état où deux idiômes auront cours, et bientôt enfin se lèvera dans l’ouest l’béritier véritable du trône et de la pensée d’Alexandre-le-Grand, héritier ro- main et grec tout ensemble! · . . Mais nous n’en sommes point là encore, et ce que nous fait entrevoir un rapide coup-d’oeil jeté sur le tableau des rapports internationaux, cet atTaisse_ment_ des nations secondaires, cette exaltation partout conquérante des deux nations souveraines, nous l’al|ons étudier plus en détail dans les domaines divers de la religion, de l’éducation populaire, de la littérature et de·l’art. Lamiagstm. La religion romaine était née et avait cru dans une intime union avec la cité, avec tout le système romain. Elle n’était rien autre que le pieux reflet de l’association ` citoyenne: quand vinrent les révolutions politiques et sociales, elle tomba nécessairement avec tout_ le reste. Les ‘ antiques croyances populaires de l’Italie n’étaient plus, · elles aussi, qu'une ruine; et comme sur les débris de l’édi- fice politique l’oligarchie et la tyrannie s’étaient dressées, de meme on vit ici s'élever tantot l’incroyance a côté de la religion ollicielle et de l’bellénisme, tantôt la V V superstition, les sectes et les religions orientales. Déjà ` dans la période antérieure (V, pp. 464-474), tous ces_phé·