Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/55

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n RELIGION 5l A Zénon, au contraire, se rencontraient par la ressemblance - de leur hut , voulant tous deux fournir l’explication rationnelle de la nature; tous deux, s’appuyant sur la ` méthode physiologi_que, et prenant la notion de la matière pour point de départ. Mais ils se separaient au moment , où ils se mettaient en route. Epicure suivait la doctrine . atomistique de Démocrite, pour qui l’élément primitif n’est que matière rigide, et passant par de simples variations - mécaniquesala multiplicité mouvante des'choses. Zénon, · lui, s’était fait le disciple de l'éphésien Héracliles il pro- ` fessait l’hypothese d’un antagonisme des forces dans l’élément primitif, et d’un mouvement de flux et reflux continu. De là, des differences profondes entre les deux I écoles : dans le système épicurien, point de dieux, non plus; ils ne sont guères qu’un reve des reves : pour les _stoïques, les dieux sont l’àme du monde éternellement active : en tant qu’esprit, que soleil, qu’essenc`e divine, ·ils sont tout·puissants sur les corps, la terre, la nature. Epicure ne reconnaît point, au contraire de Zénon, de gouvernement , suprême du monde et d’immortalité personnelle de l’àme : pourului, la tin de l’homme·est l'équilibre absolu affranchi des desirs corporels et des combats de l’esprit: chez Zénon, au contraire, l’activité humaine se dégage et s’élève dans la lutte ·perpétuelle de l’esprit et du corps, et conquiert un harmonieux unisson avec la nature, éternellement en lutte, ' éternellement paisible. Sur le terrain de la religion, ' pourtant, ces diverses écoles venaient se réunir: elles tenaient que la foi, en tant que foi, n’est rien; qu’elle doit · nécessairement étre suppléée par la reflexion, dût celle-ci, A selon l’Académie, renoncer à atteindre à aucun résultat de conscience; ou comme le voulait·Epicure, rejeter bien loin \à l’Académie. 'Lui aussi, il professa que l’homme ne possède et.ne peut posséder le crilerium de la vérité, et qu’il ne peut se guider · que par les probabilités.- Leur doctrine n’est d’ailleurs connue que de seconde main, par les relations de leurs disciples ou de leurs adversaires. Carnéades était, comme on le verra tout à l’heure, un dialectioien plus que subtil.]