Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/62

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58 - LIVRE IV, CHAPITRE XII 4 par exemple, sc gardant de toucher au·d0gme de la révé- lation divine, par les miracles et les signes, chose à leurs q yeux concevable en raison, mais aussi chose incertaine, ` avaient décidément réprouvé l’astrologie-: mais voici venir leurs successeurs immédiats, qui s'en font les champions et par là, de la science augurale romaine: ardents et absolus _ comme s’il s’agissait d’un des principes fondamentaux de la science, ils accordent à cette meme astrologie les con- cessions les plus anti-philosophiques. La casuistique des V _ · devoirs est de plus fort la clef de voûte du système. Elle vient en aide à cet orgueil creux de vertu, par qui_-les Romains dujour cherchent à s’indemniser des humiliations multiples de leur contact avec la Grece. Elle met en for- I mules le dogmatisme de la probité proportionnelle, et ce personnage moral bien élevé, qui sait concilier le rigorisme général sous lequel le cœur se glace, avec la plus courtoisé - ' facilité dans le détail •. Comme je l'ai dit plus haut, tout _ cet étalage de casuistique ne produisit que de minces résultats : à peine s’il on eut trouvé dans Rome deux. ou trois grandes maisons où l'on dinàt mal par amour du ‘ Portique! . La œugm Mais la nouvelle philosophie d'État avait pour proche d'E‘°‘· alliée et voisine la nouvelle religion officielle : ou plutôt, _ , , celle-ci n’en était quellautre face. Maintenir de propos délibéré, et par pure raison d’utilité, lescroyances popu- ‘ laires reconnues absurdes, telle était la loi et son dogme · fondamental. Déja l’on entend l°un des hommes éminents ‘ On en pourra lire un amusant exemple dans Cicéron, de efliciis 3, .12, 13. [ll y a disette à Rhodes: un armateur y amène une car- gaison de blé, devançant la concurrence des blés d’Alexandrie qu‘il sait devoir être importés par masses dès le lendemain. Cet armateur ‘ sera-tîil tenu d‘annoncer leur arrivée prochaine sur le marché, et de voir par là baisser, tout d'abord, le cours de sa marchandise? Sera-t-il, en le faisant, ou honnête ou naïf? Et que dire de celui qui vend sa maison pleine de serpents, ou malsaine? Puis vient à la suite l’historiette de Canius. ce chevalier romain qui achète la villa · du banquier Pythius, de Syracuse, et se laisse prendre à une bonne · et belle fourherie!]