Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/61

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RELIGION 57 Quintus Scœvola t. C’est du portique qu`est venue cette recherche de définitions et d’exemples d’école=, qui domine désormais dans les sciences spéciales, extérieurement tout . au moins, et va se rattachant a une méthode étymologique bizarre,superüciel|e, tournant presque à la charade. Mais il sortit un autre et immense résultat de la fusion opérée entre la philosophie stoïcienne et la religion des Romains : elle _ [donna naissance à une philosophie d'État, à une religion d’État. L’élément spéculatif, d'ailleurs peu vivace à l'origine dans la doctrine zénonienne, s’était encore affaibli quand le stoîcisme fit ses débuts à Rome. Mais après que pendant ' _ tout un siècle les pédagogues grecs se furent mis à mal pour faire entrer leurs théories dans la tete des enfants, au · risque d’en chasser l'esprit et Vintelligence, la spéculation philosophique n’eût en vérité plus un seul adepte dans ' ` _ Rome, où nul ne spéculait, si ce n’est les banquiers. Com- bien alors eut-on pu compter d’hommes y perdant leur temps à discourir sur le grand Dieu qui se développe en \ idée dans l’àme de l'homme, ou sur la loi divine de cet univers? Les stoiciens d'ailléurs ne se montrèrent point insensibles à l’lionneur très-profitable qui leur étaitfait. Voyant leur systeme élevé à la hauteur d’une philosophie quasi-ollicielle dans la cité romaine, ils se montrèrent, en face de certaines exigences, plus "dociles qu’on ne l’eût · ’ attendu de la rigueur de leurs principes. Leur théodicée, leur doctrine politique, revetirent promptement un air de famille avec les institutions pratiques des patrons qui les nou rrissaient.Laissantlal’Étatcosm0polite_etphilosophique, ils se mirent à disserter sur la sage ordonnance des magis- ' tratures romaines. Les plus avisés d'entre eux, Panœtius, ' ‘ [V. ci-dessous, Q Exercices oratoires, et ch. Xlll , Q Jurispru- dence.] ' ' ' [Nous aurions voulu pouvoir à notre tour adopter le mot grec qnuarionôç, usuel dans l'école allemande, depuis Kant, pour expri- mer toute ordonnance systématique des formes et exemples (qnua). . V. le traité de Selxemalibus, d‘un grammairien anonyme, publié par _ M. Quichcrat, dans la Biblioth. de l'Ecole des chartes.]