Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/69

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· RELIGION · es bientôt l`astrologie qui baie aux astres, et explique les signes célestes, était en faveur ài Rome tout autant que dans le pays halluciné de Babylone. En 6l 5, lepréteur des 139 av. J.·c. étrangers avaitenjoint il tous les a Chaldéens » de quitter la ville et l’Itz1lie sous dix jours. Pareille injonction était faite aux Juifs, qui avaient admis des prosélytes italiensà leur sabbat. Et Scipion, n’avait-il pas dû purger le camp . devant Numance de tous les devins et chevaliers d'industrie qui y pullulaient? Quelques dizaines d’années plus tard ` (657), il fallut même proscrire les sacrifices humains. Les sv. rites farouches de la déesse Md, de Cappadoce, ou de Bellmzet, pour l’appeler du même nom que les Romains, où l’on voyait, dans les processions publiques, les pretresses se frapper et faire jaillir leur sang, les sombres cultes de l’Égypte, se montraientàlenr tour. Déjà Sylla a vu en songe la deité cappadocienneeg et plus tard les confréries d'Isis et d’0siris feront remonter leur origine à l’epoque contemporaine du dictateur. Ne sachant plus où l’on en ' était au regard de la foi ancienne, on avait aussi perdu la 4 droite voie au regard de soi—meme. Les crises effroyables de cinquante ans de révolutions, la conviction s'imposant instinctivement qu’on n’en avait pas fini avec la guerre · ·· civile, tout était matiere à angoisse.et stupeur: chacun ` _avait le cœur assombri, oppresse. La pensée errante à l’aventure escaladait les hauteurs et se plongeait dans les ' abîmes, pour peu qu’elle espéràt une issue, une lumière dans ces ténèbres menaçantes des destins, pour peu qu’elle crùtpouvoir échapper à ce combat du désespoir, ou tout simplement meme pouvoir changer et de place et de dou- - · leur. La semence d’un mysticisme monstrueux avait trouvé son terrain favorable dans ce chaos politique, économique, moral et religieux du monde romain : elle avait germé et poussé avec une rapidité étonnante. Pareil à un grand ‘ [La Bellone asiatique, à dater de Sylla, en elïet, supplanta l’an— V cienne Bellone italique, — V. Preller, Myth. Xll= sect. 3, a.] "’ [Elle l'aurait engagé à marcher d’Asie sur I'|talieI] - vr · 5