Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/74

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Q 70 ` LIVRE IV, CHAPITRE XII enfin, à l'exemple des grammairiens, lecteurs d’Hornere, ils se font les commentateurs et les critiques de leurs propres œuvres. Non que les lecons littéraires 'données gratis par ces ditettantcs (litterati), constituassent, à vrai dire, un enseignement en forme : elles n’en ouvraient pas moins a · _ lajeunesse studieuse l'intelligence de la littérature clas- sique de Rome, et l‘art de la récitation. r Exercices Pareille chose arriva pour l'éducation oratoire. Jamais ,°'°"°"“' les exercices de ce genre n‘avaient été tout-à-fait négligés. On sait que des les temps anciens, lesjeunes gens des _ bonnes familles prononçaient en public les éloges et les ' harangues judiciaires. Avant notre époque, pourtant, et avant les nouvelles études spéciales, l’art oratoire n’était ` ' pas né. Le premier avocat romain qu’on répute, maniant cn artisan d'éloquence et la langue et son sujet, fut Marcus ,3, ,,_ J__C_ Lcpidus Porcina (consul en Gt 7)*. Les deux avocats fameux du temps de Marius, le viril et puissant Marcus Antonius 14a·s1. (GH-667) , et Lucius Crassus, le [in parleur au style sa- 1·io·m. vamment soutenu (GM-663), étaient aussi de vrais artistes de la parole 2. Les études oratoires, naturellement, avaient · pris un développement et une importance considérables : mais, de mème que les études littéraires, elles ne consis- taient encore pour l’élève qu’à s’attacher surtout à la per- sonne du maitre, et à se former par ses exemples et ses ' leçons. —- Le premier qui ait créé le véritable enseigne- . ment ~en matiere de littérature et d’éloquence latines (vers 100. 650), iut ce Lucius zlflius Prœconius, de Lanuvium, sur- ` ' [Connu aussi pour sa triste campagne contre Pallantia (IV, p. 304). Cicéron vante son talent oratoire et son talent de style : arti- /,83 stylus (Brut. ‘25, 86, 9'I. -— De oral. 1, 10. -— Tuscul. 1, 3).] , ’ [lls jouent les principaux rôles dans le dialogue de ora;. M. An- tonius. le grand-père du triumvir qui fit tuer Cicéron, fut tué, on sen souvient, par l’ordre de Marius et de Cinna (V. p. 316). — Lucius ggg Licinius Crassus, dit l`o:·aleur, fut consul en 659. ll appartenait à une autre branche que Crassus le triumvir. ll consacra presque sa vie au barreau et aux allaires publiques. ll délentlitles trois vestales accusées d’incestc (p. 62). ll excellait principalement dans les harangues politiques et sénutoriales. Le luxe de sa maison du Palatin - était fabuleux.]