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CHAPITRE XIII


LA LITTÉRATURE ET L'ART


Dans la littérature comme dans la politique, le v1¤ siecle fut une grande et vivace époque. Comme dans la politique il est vrai, on n’y rencontre guère dans les lettres, de génie du premier ordre. Naevius, Ennius, Plaute, Caton, tous ces écrivains richement doués et alertes, d’une individualité fortement accentuée, ne sont point, je le concède’, des créateurs, dans le sens élevé du mot: pourtant, quel élan, quel mouvement, quelle hardiesse dans tous leurs essais, drame, épopée, histoire! On sent qu’ils ont le pied sur les champs de bataille de ces guerres de géants, les guerres puniques. Nombreuses sont les transplantations artificielles, nombreuses les fautes de la couleur et du dessin : les formes, la langue n’y sont ni pures ni habiles : l’élément grec, l’élément national s’y enchevétrentà tort et àtravers 2 toute l‘œuvre enfin trahit les routines de lïécolez ni liberté d`allure, ni détails achevés. Qu’importe! s’ils n’ont point la force qui porte au but supreme, tous ccs poètes, tous