Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/91

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' ·`LITTÉRATURE ET ABT 87 (Togata) avait aussi fait son apparition, retraçant l’image sinon de la vie même et des mœurs de la capitale, du moins du mouvementet de la vie usuels dans le pays latin. Naturellement, l'école de Térence ne négligea pas ce genre, en même temps qu’cl|e·restait fidèle à sa mission d’acclimatation de la comédie grecque en Italie , soit qu’e|le publiàt des œuvres de simple traduction, soit qu’elle · mit au jour des imitations purement romaines. L’auteur principal des Togalœ, fut Lucius A franius (il florissait Afmnius. · vers 660). Impossible de se faire une idée nette de son ta- sa av. .1.-0. lent; il ne nous reste de lui que de trop rares fragments t qui d’ailleurs ne semblent pas donner le démenti aux jugements des critiques. Il écrivit de nombreuses pieces , composées sur le plan 'des comédies grecques d’intrigue, ` mais en meme temps, ainsi qu’il arrive d’ordinaire chez les imitateurs, plus simples et plus courtes que les origi- naux. Pour les détails il puisait où il lui plaisait, tantot dans Menandre et tantôt dans l’ancicnne littérature natio-· nale =. Il n'a plus guère cette saveur et cet accent local, si remarquables encore dans Titinius, le créateur du genre 3: rien de précisé, de caractéristique dans ses sujets : ils ne ressemblent plus qu’à un décalque des comédies grecques: le costume seul est changé. Comme Térence , Afranius se distingue par l’éclectisme élégant, par l’habileté, de sa ' * [V. Ribbeck, p. HO et s. — Les comédies d’At`ranius étaient encore connues au lV· siècle de l’ère chrétienne. Le pape Gré- goire les aurait fait brûler.] ’ [ .... Fatcor, sumpsi nan ab illa modo, · _ Sed ut quisque habuit canvenirel quad mihi; ' Quad me nan passe melius facere credidi, Etiam a Latina .... (Campitalia, Bibbeck, p. 144.)] ‘ A cela il convient d’assigner une cause extérieure très—probable. Apres la guerre sociale, toutes les cités italiques ayant eu la com- munication du droit civique romain, il ne fut plus permis désormais d’y placer la scène des lagatœ, et le poète dut en laisser désormais le lieu indéterminé, ou choisir des localités disparues ou étrangères. Cette circonstance, déjà prise en considération au début même des comédies plus anciennes, n'a pas pu ne pas réagir fâcheusement sur la comédie nationale.