Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/94

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90 LIVRE IV, CHAPITRE XIlI~ lane à des comédiens de profession · : on en fait, à l’instar du drame satirique grec, la petite pièce après la tragédie; et les auteurs dramatiques lui consacrent bientot leur talent. Ge genre a-t-il progressé seul et de lui—meme? N'a· t·il pas du beaucoup au contraire, a la farce venue de la Basse-Italie, laquelle lui ressemblait par tant de traits . communs ¤? On ne saurait plus le dire aujourd'hui: mais ce qu’il y a de sur, c’est que les « fables atellanes » consti- tuaient, prises en soi, un travail original. Le fondateur du , genre littéraire nouveau, appartient à la premiere moitié _ du vnv siècle 3. Lucius Pampanius, ainsi il s’appelait, etait ne dans la colonie latine de Banania. Il eut pour rival, dans _ la faveur publique, un autre poète du nom de Navius. ‘ Sous les empereurs, l'atellane était exécutée par des acteurs de ` profession (V. Friedlaender, dans le Beckefs Ilandbucll [Manuel], 4, ` p. 546). La tradition ne nous renseigne pas sur l`époque précise où l'innovation se lit: mais elle ne peut être autre que celle ou l'atel- lane prit régulièrement rang parmi les jeux scéniques, c‘est à savoir l`époque qui précède immédiatement Cicéron (Cie. ad famil. 9, 6). 4 Et Tite Live n‘y contredit pas, quand il nous enseigne (7, 2) que les acteurs d'atellanes, à la diiïérence des autres comédiens, avaient gardé les droits honoriüques du citoyen [nec tribu moueantur, et stipendia, tanquam expertes artis ludicrœ, faciant]. De ce que les acteurs de profession commencèrent à jouer aussi les atellanes, et · moyennant salaire, il ne s'ensuit nullement qu’ailleurs, dans les campagnes par exemple, les amateurs n'aient ,pas continué à les exécuter gratuitement, se maintenant ainsi en possession de leur privilège. · ’ On ne peut nier que la farce grecque a fleuri de préférence dans la Basse-ltalie, et que bon nombre des pieces de ce genre ressem-A blaient de très-près aux atellanes. Citons, par exemple, dans le théâtre de Sôpater le Papllien, contemporain d'Alexandrc le Grand, lc·Plat de lentilles, les Noces de Bacchis, le Valet de Illyslachas, les Srwants. le Naturaliste. Ce genre a pu se perpétuer jusque vers les temps où les Grecs formèrent comme une enclave, à Naples et autour de Naples, au milieu des Campauieus parlant latin : l'un das ` auteurs burlesques de la Basse-italie, Blœsus, de Caprée, porte un nom latin et écrivit une farce de Saturne. ou av, .},4; ” Au dire d`Eusèbe, Pomponius florissait vers 664 2 Velleius Pater- 14().9;_ culus le fait contemporain de Lucius Crassus (614-663) etde Marcus i43·37_‘ Antonius (6l1-667), La première de ces dates est d'une trentaine, d'années, peut-être, trop élevée : dans ses Peintres (Pictures), Pom- ponius parle d‘un compte chiffré cn victariats, lesquels furent émis I04. aux environs de 650 (p. 33); et d`ailleurs, vers la lin de notre époque avaient apparu aussi les Mimes, qui chassêrent l'atellane du théâtre. [V. 0. Ribbeck, p. 19l et s.: fragments de Pomponius et Novius.]