Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

· LITTERATURE ET ART 89 avec la littérature et le théatre t : elle était exécutée par des amateurs où et comme ils l’entendaient : elle n’avait point de texte écrit ou publié. Voici cependant, que dans la période actuelle, on conûe pour la première fois l’atel— des cités latines en simple alliance avec Rome, bien que la logula eût obtenu droit de domicile chez ces dernières 'tlV, p. 227). Mais · Atella, qui.partagea le sort de Capoue et n'eut plus d‘existence légale à dater de 543 (lll, pp. 226, 253). n’en continua pas moins d'exister 211 rw- J·-C· . à titre de village habité par des pay·sans romains, et convenait parlai- temcnt à la désignation scénique. Ce qui prouve l`exat·titude de notre · conjecture, c’est que d‘autres farces avaient aussi élu domicile dans d`autres villes de langue latine qui n`existait·nt plus ou qui n’avaient plus d'existence civique: nous citerons les Camprmiens de Pomponius ` (Campani}, peut-étre aussi ses Adelplies (Adelplti; et ses Quinqua- i1‘t'es, dont la scène était à Cnpoue, et encore les Soltlnls Pvmétiens (lllilites Pomelinenses) de Novius, dont la scène était a Suessa Pometia. Au contraire, l`atellane ne ltunte jamais une cité qui soit debout: ce serait faire injure à celle-ci. La vraie patrie de-l'a¤ellane est donc , le Latium : sa localisation poétique et scénique est le pays osque: mais elle n‘a rien de commttu avec la tration osqtte, En vain l’on oppose le fait qtt`une pièce de Naevius tt après 550). en l`absence _ 204. dacteurs dramatiques proprement dits, aurait été exécutée par des ir joueurs d`atellanes n et attrait été appelée pottr cela nt comédie à masque n (Festus, att mot Personalyx. p. 2l7, éd. Müller t. Le mot trjoueurs d'atellanes · [ulellarti] n'est ici employé que par prolepse, et l’on est en droit de conclure que. même avant. ces acteurs s'appe— laient déjà tt acteurs à masque » [perswrali]. -= Pareille explication s'applique aux c/tants fexcemtirix [earmirta Fescenninal. Ils appar- tiennent aussi 'à la poésie bouffunne et burlesque de Rome, et se localisaient dans la ville sutl·étrurienne de Fescennium, sans pour ' cela 'appartenir plus à la poésie étrusque que les atellanesà la poésie osquef Rien ne prouve sans doute que. dans les anciens temps. Fese cennium ait été une vraie ville, et tion un simple village: le fait n’en est pas moins vraisemblable, à en juger par la manière dont les auteurs font mention de cette localité, et aussi dans le silence siguis fîcatif des inscriptions. ‘ On a souvent, et Tite Live le premier (Vll, 2), rattaché l'atellane par le fond et par l'origine à la satyre (sature), et au théâtre qtti sortit de la salyre: mais cette opinion ne se peut soutenir. Entre · . l‘hisIri0n et le joueur d‘atellane, il y avait la même distance qu'au- jourd`hui entre l°artiste dramatique et l’acteur d’une mascarade. Entre le drame, qui jusqu'à Térence ne connut pas le masque, et _ l'atellane, dont le masque est l`attribut caractéristique, il y a une · différence essentielle et d`origine que rien ne comble. Le drame · provient de ce chant accompagné de flûte, chant et danse sans récit . · ' déclamé, qui plus tard s'augmenta d'un texte (salura), puis, par les mains d‘Andt·onicus. emprunta son libretlo au théâtre grec. les anti- ques flùtistes tenant la place du chœur (I, pp. 39, 299. 300; ll,_p, 294; 1V, p. 190 et s.). Où peut·on voir dans ce développement pro- · gressif du drame, Et ses premières étapes, l’ombre d'un contact avec la farce, jouée par les dilellanles? ‘