Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/381

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que la compétence impératoriale, ce qu’il serait facile de démontrer par des exemples tirés du langage usuel. Les consuls et les prêteurs ont bien d‘autres affaires à régler que n’en comprennent les provinces consulaires et prétoriennes; et la présidence si importante du Sénat, pour ne citer qu’elle, ne rentre pas dans la province. Pourquoi ? Parce que la présidence du Sénat ne se rattache en rien à l'imperium, et qu’il suffit pour l‘avoir, d‘étré promu à la dignité consulaire * : la province au contraire n’a trait qu’à la puissance militaire et judiciaire, aux actes qui découlent essentiellement de l’imperium'. Aussi jamais ne verrez-vous donner le nom de province aux attributions réparties entre les autres magistrats. Les édiles se distribuent les actes de leur fonction, absolument comme font les consuls et préteurs : leur compétence est réglée par le sort ou la convention °; jamais on ne l’appellera la province de l’édile. Mais, dit-on, les questeurs ont eu aussi leur province officielle *. L’exception n‘est qu‘apparente: le questeur n’étant autre que l'auxiliaire du consul ou du · préteur, la province qui lui écheoit n‘est point à lui, a vrai l dire; elle dépend du commandement du magistrat suprémc dont il est le subordonné. C’est en ce sens qu’il faut en- ` · tendre l'expression parfois rencontrée de Province pretorienne ou consulaire du questeur... “

2. - La division des attributions consulaires s’est donc pratiquée des le début_même du consulat. En droit positif, les lois liciniennes (387) l’ont'pour la première fois prescrite 367 av. J.-C. et régularisée.`Ces lois, on le sait, des trois magistrats suprémes annuels, en ont mis deux (les consuls) à la tête de l‘armée, réservant l’autre (le préteur) pour l’administration de la justice °. Et c’est à l’heure même ou cesse l'indivisibi-

1 C’est la conséquence nécessaire des règles exposées plus loin. S’il est vrai que les consuls, entrés en charge le 1er janvier, ne prenaient le commandement que le 1er mars, ils avaient certainement à convoquer le Sénat, avant l’investiture de l'imperium. Avons-nous besoin de rappeler ici l’origine du Sénat, qui ne fut d’abord que le conseil des amis et des fidèles du Roi ?-- l, p. 92 ets.- IV, Appcnrl., Addit. au t. I, p. 111.

2 Becker, 2, 1, 332 et s.

3 Becker-Marquardt, 2, 2, 312.

4 Lex repetund. V. 67. Quibus ei (quœstori) œrarium provincia obvenerit; V. 18 : [quod œrariamjlvel urbana provincia obvenerit. _

5 " Cie. in Verr. 2, 1 ,13 : quœstor ez Senatusconsulto provinciam sortitus es: obiigil tibi consalaris, at cum consule Cn. Carbone esses, eamque provinciam obtineres. `

6 lll, p. 72. - . · .» q ·