Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/104

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·l 92· - LIVRE V, CHAPITRE XI u [ nous restent, sans être de bons et vraismémoires d'avo— . _ cats, dansle sens strict du niot, tiennent bien moins du . V libelle que ne le font les harangues criminelles; on y a ,. —` — davantage souci de la jurisprudence. Un jour, on se le I rappelle, César laissa Pompée mettre un baillon ài la " — bouche des avocats (VII, p. 471), il reriforça même les · _— É mesures prises. A cela il n'y avait pas grand mal. Il y · I aurait eu même tout bénéfice, avec une institution de ma- gistrats et jurés mieux choisis, mieux surveillés, et si — ' ‘ l l’on avait mis fin à la corruption ou à la peur des juges.· _ ‘ ` ll est difficile, sans doute, de détruire dans l’esprit de la ,, . _ foule le sentiment sacré et le respect du droit ; il est plus _ V difficile encore delesfaire renaître. A deraciner cent abus; » _ ‘le législateur ne remédiait pas au vice fondamental : le- ` temps lui-même, le grand guérisseur des maux gueris— _ J · sables, n’apportait qu’un `remède douteux. _DéQsa.mœ ` L’armée romaine,—’au temps- de César,` étaità peu de d° l'“““é°' chose près dans la même condition que l’armée carthagi- ` noise _au temps d’Annibal. Les classes gouvernantes four— · ` _nissaient encore seules l’état-major: le simple soldat se L. ~ · ' recrutait parmi les sujets, plébéiens et provinciaux.Le * ,· général, financièrement et militairement, s’était fait pres- · . A queindépendant du pouvoir` central; dans la bonne etla

 —‘ mauvaise fortune, il n’avaitguere à compter quesur lui-
_· V i " même et sur les ressources directes de sa province. La

` · vertu civique, le sentiment national avaient déserte les . t 'aigles.’L’espi·it de corps restait l’unique et intime lien. ` L’armee n’etait plus le bras de la republique. En politique, ` ` nulle volonté qui lui soit propre; elle se plie, docile, à la ' L .volonté du chef :' dans _la guerre, sous la main de ses tristes capi_taines habituels, elle n’est plus qu'une tourbe ’ . ` flottante et sans force. Mais vienne un vrai genéral, aus- A, . ` 'sitôt elle se relève, et elle atteintà une perfection que la , I milice citoyennene peut connaitre. ,

 , 1 . _Quant au personnel des officiers, la décadence est des

' ·` plus profondes. Les hauts ordres, sénateurs et.ehevaliers,—