i l26 · _LlVR·E V, CHAPITRE Xt ` · valets de labour avec l’essain des serviteurs citadins l., Ces braves campagnards, et les villes rustiques (municqoia . · · msticamz) formées par eux, surent garder bien mieux la ' discipline et les vieilles mœurs, la langue noble et pure des pères, que ne faisaientles cercles brillants et cosmopo- I lites dela noblesse 'romaine, ou que la gent marchande, ayant partout doniicileet n’etant'domiciliée nulle Part. _ La classe des propriétaires fonciers forme bien le noyau de la nation : des qu’il a fait sa fortune, 'le spéculateur se prend à vouloir compter parmi les notables du pays: il · achete de la terre, et s’il ne peutdevenir un squire romain, _ il en rêve le titre pour son iïls. Cette classe rustique, elle se manifeste dans toute agitation politiqueou le peuple entre en jeu,`dans tout mouvement intellectuel d’oü sort ` et verdit quelque bourgeon littéraire. C’est en' elle que l’opposition contre la nouvelle monarchie puise ses forces les meilleures: c’est elle qui suscite Varron, Lucrèce, C .Catulle. Jamais peut-être ne retrouverons-nous d’image plus vive- et plus fraiche de cette saine vie des champs, · que dans l’aimable peinture d’Arpinum, en tete du ll" livre - _ du T mité des lois de Cicéron (de Legib., 2, 4-3) ,' paysage I charmant, verte oasis perdue dans un terrible Sahara d’ecrits volumineux et trop souvent vides. Les ,,,,,,,,,c,_ Cependant tous ces marchands a l’esprit cultive, tous` ces agriculteurs robustes disparaissent comme etouifes C ' derrière les deux autres classes qui dominent dans Rome, la populace qui mendie, et la haute societe proprement dite. Nulle donnee statistique qui nous fasse connaitre les , ` chiffres relatifs de la misère etde la richesse: qu’0n se sou- vienne pourtant du temoignage d’un homme politique d’il· y a cinquante ans. Al’entendre, dans la population de Rome, _ ‘ [V.' sur S. Roscins d’Amérie, Gie.p7·0 Scxt. Itoscio Amer., dont · Cicéron défendit le fils, accusé de parricide, et dont les biens con- fisqués, en sa qualité d’anti-syllanien, avaient été adjugés à son aceusateur Chrysogonus. C’es|. dans sa plaidoirie meme que l’ora- teur romain nous fournit les détails auxquels M. Moinmsen fait · allusion.] ~
