Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/180

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168 LIVRE V, CHAPITRE XI A lité absolue la latinité et l’hellénisme, eût été préparer ·a bref délai, selon toute vraisemblance, la catastrophe qui s’accomplira dans les temps byzantins. La Grèce ne l’em- portait pas seulement par l'autorité morale en tous genres sur le monde romain, elle l’emportait par l’étendue et le nombre: en Italie même, elle avait ses essaims innom- ` brables d’Hellènes ou Demi—He|lenes, immigrants forcés —ou volontaires, armée d’ohscurs apôtres`dont on ne ` saurait trop porter l’i_nfluence en ligne de compte. Pour ne relater ici que l'un des plus graves symptômes, n’est—il pas vrai que le régime des valets grecs, serviteurs, maî- tres du monarque, a pris naissance en- même temps‘que la monarchie? Le premier nom qui figure sur la liste ·longue et répugnante de ces individus, est celui de I Théophane de Mytilènc , le serviteur et l’affidé de Pom- péel : telle fut sa jpulssance sur son faible maitre, que plus que personne, peut—etre, il a contribué à la rupture entre lui et César. A sa mort, ses compatriotes lui ren- dirent des honneurs divins, non sans cause. Il ouvrit llère des maires du palais de l’Empire. (Yétait encore, sous une étrange forme, la domination des Grecs sur les romains. Donc, aucun motif ne sollicitait le gouverne- ment impérial à provoquer d’en haut, en Occident tout au moins, l’expansion de l'hellénisme i il suffit, là où on le trouvait, de lui donner aide et protection. Et quand les orages politiques amenèrent César à renverser en Occident et en Égypte les deux colonnes de la Grécanité, Massalie et Alexandrie, il se garda de les détruire et déna- tionaliser a toujours. Ouand il décharge la Sicile du fardeau de la dime, quand. il octroye le Droit latin aux . ‘ Pompée le fit citoyen romain (Cœs. bell. civ., 3, 8. 4 Plut. Pump. 49, 76). ll obtint la liberté pour sa ville natale qui lui decerna les honneurs divins. Il laissa des _Mém0i1·e.s sur les hauts faits de son maitre, dont Plut. d’aillears signale la partialité (Pomp. 37). — V; Mem. de l’Acad. des lnscript. t. XIV, p. 143 êlgîàîiiches su1· la vie et les ouvrages de Théoph. de Mytil., par