Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/182

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170 · LIVRE V, CHAPITRE XI V A rurale et,dense etait devenue terre italienne, et que pen- dant des siècles elle resta l’asile des mœurs, et dela culture italiques._Nulle part, Rome exceptée, les profes- ` seurs de belles-lettres latines n’ont rencontre, autant qu’en cette province, accueil sympathique et encouragement. La N=~rt>¤¤¤=~i¤¤· Pendant que la Gisalpine devenait partie intégrante de l’Italie, l’ancienne Transalpine prenait sa place. Les con- quétes de César, d’une province frontière, en avaient fait une province intérieure: par sa proximitélet son climat, ' elle semblait appelée plus qu’aucun autre territoire ti - devenir aussi avec le temps un pays italien. Conformé- ment au vieux programme démocratique, en matière de colonisation transmaritime, le courant de l'émigration , avait été principalement poussé de ce côté. _Narbonne, déjà ancienne, avait recu de_ nouveaux émigrants: a Baeterrae (Béziers), non loin de Narbonne, a Arelate (Arles), a Arausio (Orange), près du Rhône, et a Forum Julii (Fréjus), place maritime fondée d'hier, on avait envoyé quatre nouvelles colonies, dont les noms perpétuaient le ` · souvenir des braves légions auxquelles Rome devait la conquête des Gaules 1. Quant aux localités non pourvues de colons, il semble qu’elles aient été toutes, ou du moins presque toutes, acheminées vers la Ilomzmité par l·’octroi " Narbonne etait la colonie de la Dixième (clecumani)züaeierrac, celle de la Septième (scpltmani); Forum Julii, de la I-luitième (oclanani) : Arles; etavec Arles la colonie latine de Ruscino (la Tour de Roussillon?), de la 'Sixième (scxiani) : Arausio de la Seconde (sccundani). La Neuvième légion manque; son numéro avait été déshonoré par la révolte de Plaisance (VII, p. 297). Que les colons _ de ces diverses cités eussent été exclusivement tirés des légions . éponymes, on ne le dit point, et- il n’y a point lieu de le croire, les vétérans avant été pour la plupart établis en italie. Qnand Cicéron se plaint de ce que César aurait confisqué en bloc des provinces et des contrées entières (dc 0/fic. 2, 7.· c/à Philipp. t3, ·l5, 3l, 32), il va de soi que ses plaintes (comme il est prouvé déjà par leur étroite liaison avec pareil reproche 'relatif au triomphe sur les Massa- , liotes), se référent aux incorporations de territoire dans la Narbon- . naise, et surtout aux confiscations territoriales imposées à Massalie, en vue méme des colonies ici mentionnées;