Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/221

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C ~ C Lirraxmruna · ece · d’Asie-Mineure à la suite avaient fait leur levée de bou- · t clier contre l’atticisme orthodoxe. Ils demandèrent droit ' ' de bourgeoisie pour la langue. usuelle, que le mot ou la _ phrase vinssent d’Athènes, de Carie ou de Pbrygie : ils I · parlèrent et écrivîrent, non pour les coteries des élégants, mais pour le goût du gros public. Le précepte étaitbon, à ‘ coup sur, mais tant valait le public d’Asie—Mineure, tant valait la pratique: or, chez les Asiatiques de celtemps, le· ' · sens de la pureté sévère et sobre s’était absolument perdu, l’on ne visait qu’au.clinquant,»à la mignardisc. Sans m’cg tendre ici sur les genres batards et les productions de cette é00l‘?» romans, histoires romanesques et autres, v 'disons seulement que le style des Asiatiques étuiti tout haché , sans cadence ni période , `mol et tourmenté _ , . tout miroitant de paillettes et de phœbus, trivial d’ail- ` leurs, et par·dessus tout maniéré. « Qui connait Hégé- ' sias, » ,s’écrie Cicéron, n’a pas à chercher loin un sot I! à ` Et pourtant la nouvelle manière fit son chemin dans le L;,,,,,,g,,,,·,é · monde latin. La r/iétorique à la mode chez les Grecs ayant, à R°“}°· · comme on l’a vu (VI, p. 70), envahi les programmes de _, l’éducation latine à la fin de l’époque précédente, en était arrivéeâscs fins au commencement du siècle actuel. Avec Quimus Ilortensius (640-704}, leplus illustre des avocats 114-50 av. .r,·c, du temps de Sylla, elle avait occupé la tribune aux haran- H°'°“"“""· gues. On la vit alors, `usant de l’idiome latin, s’accom- ' _ moder servilement au faux goût importé de Grèce. Le . public n’avait plus l'oreille sage et chaste du temps I des Scipions: —il applaudit tout naturellement le nouveau ' _ venu, l1abile qu’il se montrait à couvrir sa vulgarité d’un vernis factice. L’événement avait sa haute importance. De ' même qu'en Grèce la lutte littéraire s’était concentrée · , dans lfécole des rbéteurs, de même à Rome, la langue judiciaire, bien plusfencore que la litterature proprement

* Et is quideni non minus sentemfiis jieccat quam verbis, ut nou

_ (]lL«1’)‘(ll quem appelleliineptum qui illum C0g1lOU6)’”.`— Oral. 67.] , J vm — ' 44 V ,