Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/228

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de la cour des Lagides I »; ayant vécu forcément en cosmopolites depuis la mort d’Alexandre le Grand; véritables étrangers d’ailleurs aussi bien chez les Égyptiens et les Syriens que chez les Latins, les lettrés grecs tournent de plus en plus les yeux vers la capitale Latine. Auprès du


Citons la Dédicace, très-caractéristique de cette clientele, de la description poétique de la terre, connue dans le monde érudit sous le nom de la Périegése, de Scymnos. Après avoir dit son dessein d’écrire dans le mètre favori de Ménandre une sorte d‘esquisse géographique, utile aux élèves, facile à apprendre par cœur (de meme qu’App0llodo1·e avait dédié_son Manuel pareil au roi Attale Philadelphe de Pergame « pour qui ce sera gloire éternelle, que ce livre d’histoire porte son nom! »), l’anteur de la Périégèse dédie le sien

9|·’]5gv__1_·C, au roi Nicomède III de Bithynie (663 ?—679) : · ;< Puisque seul, dit-on, parmi les rois de ce temps, tu sais _faire » le don de la faveur royale; je me suis résolu d’en tenter l’e1;pe- »:rience : je—viens et je`veux voir ce que c’est qu’un` roi. ~L’oracle » d’Apollon m’y `enhardit; et je m’approche à bon droit de _ton — ,» foyer, devenu presque, sur un signe de toi, le commun asile des _. ~> savants!

[Apollodore l’Athénien, florissait vers,l’an 6I4, peu après la date de la chute de Corinthe. Elève d’Aristarque, de Panœtius, il publia plusieurs livres sur la grammaire, l’histoire et les antiquités sacrées et profanes. On trouvera à son nom (Dict. de Smith, ,el `. dans Pauly (Real-encyclopedie) l’indication des titres de ses nombreux ouvrages, dont il ne nous reste rien ou à peu pres rien, si ce n’est trois livres de sa Bibliothèque ’(Btôlaotlzimq), écrits en vers iambiques, et contenant un essai érudit sur les anciens mythes théogoniques et cosmogoniques de la Grèce—jusqu’au temps de Thesée. Clavier, entre autres, en a donné une bonne édition avec traduction et commentaire (Paris, 1805, 2 vol. in-8). Le meilleur texte est celui de C. Müller (fmgm. Grwc. hist. I, coll. Didot). C. Muller prétend que sa periégèse mentionnée par Strabon· (rcspl vpc, ou vn; rcspioôog), n’aurait pas été autre chose qu’un extrait géographique de la grande Chroniqne (Xp0vixé)1I’Ap0llod0rc, aussi en vers iambiques libres, catalogue des faits historiques depuis la guerre de Troie jusqu’à son temps. Cette chronique etait en effet dédiée a Attale II Philadelphe, de Pergame (T 6t6.— vi IV. p. 355).

Quant à Scymnos, de Chios, il avait composé, on ne sait a quelle époque, une description de la terre, citée par Etienne de Byzance et autres. `Elle etait ecrite en prose. La periëgèse `en vers, publiée sous son nom (Müller, Gœographi Gr. minores, coll. Didot), ne lui appartient pas (v. Letronne, Scymnns et Dicœa1·que,_ Paris, I840; et Meinecke,.Berlin, 1846). -— Le Nicomède dc la Dédicace est Nicomède III Eupator (679), l’ennemi de Mithridate` (V, pp. 275, 278. Vl, 187.}