Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/243

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i LITTERATURE ` 231 ' · mette le poète : plus d'un exemple le prouve 1. En ce qui · touche lamétrique, les auteurs de mimes n’avaient cure, V. comme ils le disent, de la mesure du vers; dans leurs _ petites pièces écrites tout en vue du jeu de scène, les ~ expressions vulgaires, les formes les plus triviales abon- daient. Donc le mime, on-le voit, n’était rien autre chose au fond que la farce d’autrefois, moins le masque a · caractère, moins la localisation ordinaire de la_ scène a` Atella, moins la peinture exclusive des mœurs rustiques; . _ et usant d’une liberté qui dépasse toutes les bornes et' . défie toute pudeur, il substitue à l’Atellane le tableau des mœurs de la ville. Nul doute que les œuvres mimiques n’aient été presque toujours des plus éphémères, et , , qu’elles n’aient pu prétendre a une place quelconque _ _ dans la littérature : seuls, les mimes de Laberius, remar- · quables par ~la vigueur du portrait, et tenus dans leur L¤l·«rf¤s· genre pour des chefs·d’ocuvre de style et de versification,  » se sont pcrpétués dans les souvenirs : c’est un regret _ pour l’historien>qu’il ne lui ait pas été donné de com- parer avec le grand prototype athénien,yle drame des i _ derniers jours de la Republique agonisante 2. · ‘ Dans le « Voyage aux enfers » de Laberius, on voit passer . toutes sortes d’individus qui ont vu des prodiges et des signes : à · tel d’entre eux, est apparu « un mari à deux femmes. » — Sur quoi un voisinse récrie que « c’est chose plus étonnante encore que les · ' '» six édiles vus en songe par un devin! » Or, à en croire les commérages du temps, César aurait voulu établir la polygamie · (Suet. Cœs. 52); et l’on sait qu’en réalité il porta les édiles de , quatre à six. ll ressort aussi de là que si Laberins s’entendait au ~ rôle de « fou du prince », _Cesar, de son côté, lui laissait pleine · · carrière. · '_ . . ’ [Les fragments qui nous restent de Laberius·sont bien peu nombreux. lls ont été publiés, .notamment par Ziegler (de Mimis · Romanorum-E Gœttingue, 1788, et par Bothe, Poelae scezticïlat. ‘ , t. v). Né vers 644, il serait mort â Pouzzoles, en 71l. A en juger 107-43 nv. J.-C. par le fragment fameux du Prologue (pp, 50 et-59), il se · serait placé, par le style, entre Plaute et Terence : plus vigou- ‘ reux et éloquent que ce dernier, vif et incisif ·comme le premier. _ Nons renvoyons à Macrob. Satums`2, 7 . il faut lire tout le cha- · pitre _où est rapporté l’incideut reproché à César :· il ·y cite et le . .4