Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/242

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tour à tour : ailleurs on rencontre des rôles à caractère : l’oublieux, le hâbleur; l’homme aux cent mille sesterces 1; ailleurs l’auteur s’en va à l’étranger, et en ramène « la femme étrusque ; les Gaulois, les Crétois, l’Alexandrine, [Alexandrea] » : puis viennent les fêtes et rendez-vous populaires, les Compitales, les Saturnales,. l’Anna Perenna 2, les Thermes: ailleurs encore, dans « le Voyage aux Enfers, » dans « le lac Averne, » le mime travestit la mythologie. Les bons mots et les mots piquants sont les bienvenus, comme aussi les proverbes vulgaires et les ’ brèves sentences , faciles pour la mémoire et de facile application 3 : les plus absurdes propos y ont droit de ’ cité, comme de juste. C’est le monde renversé: on y demande à Bacchus de l’eau claire, et du vin à la Nymphe de la fontaine. Il n’est pas jusqu’aux allusions politiques, jadis sévèrement prohibées sur la scène, que ne se per-

Quiconque possède 100,000 HS,, on se le rappelle, entre par cela même dans la première classe des électeurs; et son héritage tombe sous le coup de la loi Voconia (IV, p. 06 n. l). Grace ’à ce _cens, il u franchi la limite qui sépare l’homme de condition des humbles (tenuiores). (Pest pour cela que Fztrius, le client pauvre de Catulle’(23, 26) demande sans cesse 100,000 sesterces aux Dieux.

[« El sestertia quae soles preoari » Cenlnm desine,. »] ’ ~

  • • [Divinité populaire italique, dont la fete tombait le 15 mars : le peuple lui demande ut amare perennareque commode liceal

` (lt1aerob.Salurn. 1, 12). Plus _tard, la legende l’a identitiee avec l’Anna‘s07·o1· du /4° livre de l’Enéide, qui vint en ltalie après la mort de Didon, excita la jalousie de Lavinia, et avertie par un songe, se jeta dans le Numicius (Ovid. Fast. 3, 523, ctc., 657. V. Preller, Mythol. Rom.)] -

‘ [Telles que les « Semences » publiées sous les noms de Syrus et de Varron. — Publius Syrus fut esclave, et originaire d’Asie, son »t5av.J.~C. nom _l’in<lique. Aux jeux donnes par César en 709, il lutta contre Laberius, _et,l’emporta, ce qui valut à celui-ci cette apostrophe de Cesar: « Faeenle tibi meeictus es, Laberi, a Syro! » Ses rnimes avaient été publiés, et jouirent d’une haute faveur dans le monde litteraire de Rome: Senèque, A. Gelle et Macrobe les citent souvent, La grace, leingenieux du tour et de la pensée faisaient le principal mérite de son style.- ll parait avoir vécu jusque sous Auguste.]