Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/245

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LITTERATURE t 233 X répertoire se fait rare, plus`on s’evertue, impresario et — personnel exécutant, a détourner l’intérêt sur la mise en — ' scène. Du reste, j'ignore s’il y avait alors métier plus pro- , · ductifqueceluidacteur classeou depremièredanseuse.J’ai » , ‘ parlé déjà (ch.'XI, p. 118) de la fortune princiere du.tra— ' gédien Esope: son contemporain et rival, plus célébre encore, Boscius,évaluait son revenu annuel à 600,000 _HS. (46,000 t/tal.-: 166,500 fr.) 1. Dionysia, la danseuse, ' Le Sénat pour ses feux, par chaque représentation, lui allouait 1,000 deniers (300 that. -= 1,125 fr.), non compris la troupe, qui _était égalementdéfrayée. Plus tard, il refusa personnellement tout honoraire. — [C’est ici le lieu de faire connaître les deux fameux acteurs. zL`s0pus·Olaudius, l’acteu`r tragique, affranchi, sans doute, de quelque peronnage de la gens Claudia. Il avaitprofondément étudié, et suivait au Forum les plaidoiries d’Hortensius et autres : plein de poids dans son débit et son geste (gravis Afsopus (Horac. Episl. · 2, 1, 82: gravier : Quintil. Inst. oral. 1l, 3, Q 11l), plein de feu et d’expression (tantum ardorem vulluum atque moluum. Cic. _ de,Di'vin. 1, 37), il avait atteint les sommités de son art (summus arlifeœ), et se fût fait partout sa place (Cic. pr0_Sesl.—56). Comme · ` Roscius, il fut le familier de Cicéron (noslerfamiliaris sad. Quint; - [lat. l, 2); et jouant un jour le role de Télamon exilé d’Accius, il sut rappeler au public le souvenir du grand consulaire, tit applau= dir sa hardiesse, et fut mille fois rappelé (millier revocalum, est : pro Sesl. 56-58). Lors de l’ouve1·ture du théatre de Pompée, il avait ' quitté la scène : il voulut y remonter dans cette occasion, mais la mémoi1·e lui manqua (ad famil. 7, 1). ll laissa son immense . fortune à son tils Clodius, qui la dévora rapidement (Smith. Dial. V° Aîsopus. - Pauly’s Real·Encycl. ibid.) · . Q. Roseius Gallus _naquit dans l’esclavage `à Selonium, près _ _ Laniwium (vers 625). ll acheta sa liberté', eut une sœur mariée à 130 av. J.—C. Quintius (pro Quint. 24, 25), et devint le cantique favori des -' Romains. On a vu, par l’épigramme citée plus haut (VI, p. 94), qu’il était beau de 'visageet bien fait de corps. Son talent tit l’admi- ration de tous. Son caractère lui avait concilié l’amitié des plus grands parmi les Romains, Sylla, Cicéron, etc. Comme Esope, il s`uivit les plaids du Forum, les leçons des rhéteurs, et s’exerçait à · la déclamationavec les grands avocats. Entre lui et Cicéron surtout .- · l’intimité était des plus étroites (amores et delieiae).` Chacun aussi · connaît le procès civil qu’il eut à soutenir contre Fannius et que plaidu le même Cicéron, vers l’an 686 (pro Roscio). ll était savant (i8· (doelus : Ilor. epist. 2, 1, 82) et écrivit un Traite ou il comparaît · l’éloquence et l’art du—co1nédien. Il avait le débit plus rapide . qu’Esope (citalior, Quint. Inst. or. 11, 3, â 111), excellant dans les