Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/276

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à 264 r LEIVRE V, CHAPITRE XII _ récents n’y a jamais été tenté que d’une façon plus ou moins incomplète: depuis les temps de Sylla jusqu'a ceux ` de César, c’est à peine si l’on rencontre` une seule ' œuvre à comparer a celles, peu considérables d’ailleurs, ` · de la période antérieure, aux travaux d’Antipaier et d’Asellius 1. La seule production en ce genre qui mérite soma; qu’on la nomme, est l’I1istoire de la guerresociale et de la guerre civile, de Lucius Cornelius Sisenna (préteur, 78 ,._ _y_.C_ 676). Ceux qui le lurent, attestent qu’il y eut dans son ` œuvre bien plus de vie et d'intéret que dans les sèches _ chroniques d’autrefois, mais que son style, absolument , sans pureté, dégénérait en maniérisme enfantin: aux quelques bribes qui nous en restent, on voit qu’il se com- · . >lut dans le détail de l’horribleï’ et u’il fit em loi a l > (I P ~ tout propos du néologisme et des mots tirés de la langue familière. Ajouterai-je que Sisenna se donna pour modèle, _ - et, je dirai presque pour modèle unique, Clitarque 3, cet . auteur d’une biographie d'Alexandre le Grand, moitié his- " _ toire, moitié fable, en tout semblable au roman publié ‘ plus tard sous le nom_de Quinte-Curce? On en_ concluera _ [Pour ce qui est des Ménippées, nous renvoyons à.l’editi0n speciale d’0Ehler, Leipzig, l8/16. Enfin nous recommandons la lec- · ture d’un article instructif et aimable de M. Charles Labille, Revue des Deux-Mondes .· août 1845.] - ' M. Caelius Antqzater (VI, p. HO) : Asellius, ou mieux P._ Sem- pronius Asellio (Vf, ,ibid.). Le premier avait écrit sept livres · d’annales sur la seconde guerre` punique : Asellio avait publié le récit de la guerre de Numance, à laquelle il avait assisté.]

  • Voici un passage d’une harangue : « Tu saisis ces innocents,

° »· tremblants de tous leurs membres, et tu les fais massacrer, au » crépuscule du matin, sur la haute rive du fleuve.• » On trouve chez lui passablement de phrases pareilles, bonnes au plus à mettre dans nnenouvelle d’album de nouvel an. ' ’ Clilarque, contemporain d'Alexandre de Macédoine,l’acco1npagna » en Orient, et écrivit l’Hisl0ire de ses guerres, en l2` liv. (Oie. Brut. ll. —de legib. l, 2). Quintilien (l0, ll, 74), dit que s’il sc montre habile, en revanche, il ne mérite pas créance (fides impro- balur). Quelques fragments nous en restent, mélange de fable et—<le . merveilleux. Son style est chargé et emphatique. (Sainte-Groix, Exam. crit. des hist. d’Alexand¢·e, p. 4l).