Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/277

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u. 'LITTEBATUHE · V · 265 A sans hésiter que ce recit trop vanté de la Guerre sociale ne fut ni une œuvre de critique sagace,~ni_une œuvre d’art. _ _ Il y faut voir simplement un premier essai, à Rome, dans _' ce genre bâtard tant aimé des Grecs, ou sur le canevas des · faits l’auteur vient jeter, croyant en augmenter et l’in- térêt et le mouvement, toutes sortes·de détails factices, qui transforment son livre au contraire en œuvre creuse et mensongère. Enfin on ne s’étonnera pas non plus de . rencontrer le même Sisennanparmi les traducteurs de ` , romans grecs à la mode (p, 250) 1. ` Naturellement, les choses allaient plus mal encore sur chronique. le terrain de la chronique générale ou locale. Le mouve— d° R°"‘°· ' ment imprimé ·à l’étude des antiquités aurait pu faire attendre du dépouillement des titres, et de la -recherche des sources dignes de foi, la rectification du récit ayant · · cours: cet espoir ne se réalisa pas. Plus et plus on fouil- · ` lait, plus et plus se laissait voir quelle entreprise c’était ' que tenter d’écrire l’histoire critique de Rome. Incommen— surables étaient les obstacles qui nuisaient aux études et · à l’exp0sé scientifique; et parmi les plus grands il ne fallait point compter seulement ceux purement littéraires. L'histoire conventionnelle des premiers temps de Rome, ' , · telle qu`on la racontait ou y-` prêtait foi depuis tantôt dix générations d'hommes (ll, p.»A0i), avait du moins pris- ` . · naissance et grandi en intime accord avec la cité vivante et agissante : mais, pour quiconque apportait dans l’exa- men attention et loyauté, ce n’était point seulement—tel détail qu’il convenait de modifier çà et là, il fallait ren- , _— verser l’éditice de fond en comble, comme chez les Francs, ` X _ E • [De la vie de L. Cornelius Sisenna, contemporain d’Hortensius, ` t · on sait seulement qu’il fut préteur, t’année ou Sylla mourut (6:76). T8 nv.J.-C. Il épousa. la cause de Verres (Gic. in Verr. 2, /15; 4, 20). Enfin il fut lieutenant de Pompéc dans la guerre des pirates.- Ses Historiw 4 eurent grand succès, et Gic. les proclame supérieures aux écrits plus anciens. Mais il blâme sa recherche de style et son penchant ' aux néologismes (Brut. 76). —-·0n n’a rien·gardé de lui, que quel·· ques mots sauvés par les grammairiens]. (