Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/70

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Q 58 LIVRE V, GHAPlTRE Xt _ 'l’ennemi, ou siégé dans l’anti·sénat, encourrait, s’il sur- ‘ vivait à la guerre, la perte de sa fortune et de ses droits civiques, et, s'il était mort, la confiscation de ses biens au profit du trésor. Que si c’etait un des graciés qui avait repris les armes, sa forfaiture emportait la peine capitale. . Mais quand on vint à._l’exécutinn, il se départit de ces lois - ` sévères'. _La mort ne frappa que quelques—uns des nom- ' breux relaps. Et quant aux biens contisquéssur les Pom- péiens morts, les dettes grevant les fortunes, les dots dcs ' r veuves, furent payées comme .de juste, et César fit même . remettre aux enfants une part de l’héritage paternel. Puis . parmi ceux que frappaientlexil et la confiscation cumu- lés, bon nombre obtinrent leur grâce; d’autrcs, _les gros trafiquants d’Afrique, par exemple, qui avaient siégé, _ contraints et forcés, dans le sénat d'Utique, s’en. tirèrent ' A moyennant amende. A tout le reste, sans exception, on ' ' ` peut le dire, leur liberté, leurs biens étaient rendus, pour · peu qu’ils prissent sur eux d’aborder César en sollicitcurs; a 3 et plus d’un, comme le consulaire Marcus Marcellus · 51nv. J.·c. (consul en 703; VH, p. 202),eut l’octroi de son pardon . _ sans l’avoir demandé. Pour conclure, une amnistie aa. générale, en 740, rouvrit les portes de Home àtous les bannis. · ` Amnistie. Quoi qu’il en soit, l’opposition républicaine selaissa ' faire grâce : elle ne se réconcilia point. Partout le mécon- ' tentement contre le nouvel ordre de choses: partout la haine contre un maitre auquel on ne s’habituait pas. De résistance à. ciel ouvert, il n’en etait plus d’occasion. Ciétait peu de chose, en effet, que cette démonstration ' f de quelques t1·ibuns_-hostiles, aspirant à la couronne du martyre, et, dans l’affaire du titre offert au dictateur, . I sévissant contre ceux qui l’avaient appelé roi l. Mais le ‘ Drumann, t. 1”V, p. 688. ·Les tribuns Illàrcelluslet Cresctius ‘ _ · · (d’aillcurs sans notoriété) arraclièrent un jour le diadème- posé sur la tete de la'statue du dictateur, devant les rostres. Et le peuple de les saluer dn nom de « nouveaux Brutus! » - Brutjus, en effet, ·