Page:Monod - Portraits et Souvenirs, 1897.djvu/23

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tous, à ce titre, des Souvenirs. J’ai connu d’assez près tous les hommes dont j’ai parlé dans ce volume, à l’exception de Victor Hugo avec qui je n’ai pu causer longuement qu’une seule fois, et de Vinet que je n’ai jamais vu. Mais Hugo a été le poète préféré de mon enfance et de ma première jeunesse ; les ouvrages de Vinet ont été, avec les Pensées de Pascal, les livres qui ont le plus influé sur ma vie morale, et par Edmond de Pressensé, la personne de Vinet a été comme présente et visible pour moi. J’ai dû à Michelet ma vocation d’historien. Duruy m’a appelé, au sortir même de l’École normale, à travailler à la réforme de notre enseignement supérieur, comme professeur à l’École des Hautes-Études. C’est à cette École que j’ai formé avec James Darmesteter, qui en a été un des élèves et des maîtres les plus éminents, une amitié dont le souvenir est pour moi plein de douceur et de regrets. Fustel de Coulanges m’a choisi, en 1880, pour enseigner l’histoire du Moyen âge et l’histoire moderne à l’École normale, dont il venait de prendre la direction. J’ai vu de près, pendant les trois années que j’ai passées auprès de lui,