Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
SA VIE, SON ŒUVRE

En regard de Grimm vous pouviez mettre au contraire les admirations de Lavater ; mais je sens qu’il faudrait un nouveau volume. Et comme celui-ci réussira, je vous engage à le doubler.

Je reçois une lettre de Malassis qui contient ces lignes : « Vous pouvez dire à Monselet que j’ai des livres extravagants du xviiie siècle. Il s’adonne à la bibliophilie et menace de se faire nommer bibliothécaire. »

Merci, mon cher Monselet, de ce bel exemplaire en hollande, que je tâcherai de faire habiller du manteau qu’il mérite.

Tout à vous,
Champfleury.


Déjà, d’autre part, après la publication des feuilletons du Constitutionnel consacrés à Rétif, en 1849, les petits-fils et le gendre de Rétif de La Bretonne s’étaient tout à coup révélés en adressant leurs plus vifs remerciements au signataire de ces articles (Charles Monselet a inséré cette lettre dans son volume ; — durant l’impression du livre, mon père reçut encore de nouvelles lettres des petits-fils de Rétif, Auge et Victor Vignon, et d’un neveu, L. Rétif de La Bretonne, avec lesquels il entra en relations et qui lui fournirent tous les renseignements qu’ils possédaient sur leur grand-parent.

9 octobre 1853.
Monsieur,

M. Ange, mon parent, frère de Victor Vignon, petit-fils de Rétif de La Bretonne, m’ayant fait part de l’article du journal le Pays du 6 août dernier, annonçant la prochaine publication d’un volume de votre composition sur les ouvrages de mon oncle Rétif de La Bretonne, je me suis présenté hier chez MM. Alvarès afin de recueillir quelques renseignements que les liens du sang, l’impartialité et la juste susceptibilité de famille sont en droit de réclamer ; j’ai reçu l’assurance de ces messieurs que vos intentions étaient de revenir sur les erreurs des feuilletons du Constitutionnel des 17, 18 et 19 août 1849, erreurs que j’aurais certes signalées avec moins de vivacité si j’avais eu l’honneur de connaître vos louables intentions à l’égard de l’écrivain auquel j’appartiens à la fois par la pensée et l’originalité d’esprit, car, je dois vous l’avouer, j’ai eu vingt fois la pensée d’entreprendre l’œuvre de vos laborieuses méditations ; l’énormitéde cette tache et L’intelligence