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CHAPITRE IV

Philippe Beyle à son ami Léopold


« 2 octobre.


« Mon pauvre Léopold, la semaine a été mauvaise pour moi ; il m’est arrivé l’accident le plus imprévu, le plus ridicule, le plus honteux qu’on puisse imaginer. Même vis-à-vis de toi, je ne sais comment m’y prendre pour raconter cela. Enfin je vais tâcher d’être le moins sot possible.

« Tu te rappelles que dans ma dernière lettre, je t’entretenais d’un secrétariat d’ambassade qui m’avait été formellement promis. Tout allait pour le mieux : je n’avais qu’un seul concurrent, ce brave Charles de N…, que je crois t’avoir nommé. Il est vrai que, de son côté, il mettait en jeu tous les leviers du noble faubourg, toutes les influences en souliers à boucles de l’ancien régime. Moi, comme de coutume, j’avais la banque et un peu des Tuileries. Enfin, les chances étaient parfaitement équilibrées ; on ne pouvait pas faire autrement que de nommer un de nous deux.

« La veille du jour où le ministre devait se prononcer, je