Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/332

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— C’était mon premier début, et je vous serai obligé de vouloir en prendre acte, monsieur Beyle.

Philippe Beyle ne répondit pas. M. Blanchard avait épuisé toutes ses coquetteries de narrateur. Il reprit :

— Je n’employai d’abord, que les ruses ordinaires. Je choisis pour commencer la maison qui est précisément vis-à-vis de nous : elle me parut la plus modeste et la plus accessible. J’y frappai. Une concierge m’ouvrit, et m’examinant de haut en bas, elle me demanda ce que je voulais. Avant de lui répondre, il me sembla conforme aux droits de la politesse de placer mes indiscrétions sous la protection d’une pièce de vingt francs. La portière grommela, prit ma pièce, la regarda et rentra dans sa loge.

— Sans vous remercier ?

— Sans mot dire. Surpris de ce procédé, j’allais essayer d’une timide protestation, lorsqu’elle reparut apportant quatre pièces de cent sous qu’elle me mit dans la main, en proférant ces paroles mémorables : « Une autre fois adressez-vous ailleurs : il y a un changeur dans la rue du Bac. » Et elle me ferma la porte sur le dos.

— C’était mal commencer.

— J’en conviens : mais pensant que la race des concierges n’était pas généralement modelée sur ce type en bronze, j’allai sonner un peu plus loin, à cet hôtel orné de colonnes, coquet, mais défendu par une grille en fer de lance. Cette fois, ce furent des chiens qui me répondirent.

— Des chiens ?

— De véritables molosses en chair et en…

— Comment ! cela vous charmait ?