Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/40

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— Ne vous en souvenez-vous déjà plus ?

— Mon Dieu non ! répondit la marquise.

— Il y parlait d’un pouvoir occulte, d’une certaine police des femmes, organisée comme la police des hommes.

— Eh ! mais, cela ne serait pas si mal imaginé.

— Dans tous les cas, je vous suis reconnaissante de vos avis, reprit Mme d’Ingrande ; seulement, et jusqu’à de nouveaux éclaircissements, vous me permettrez de ne pas partager vos alarmes, que je trouve prématurées.

— Soit, ma sœur ; attendez.

Les pas légers d’Amélie se firent entendre. Elle reparut dans le salon, vêtue pour la mer, c’est-à-dire enveloppée d’un peignoir de couleur bleue, qui laissait soupçonner le sombre fourreau adopté généralement par les baigneuses. Et il fallait qu’Amélie fût bien jolie pour continuer à l’être sous ce disgracieux costume. En outre, sont front était presque entièrement dérobé sous les ombres d’un grand chapeau de paille fabriqué à Panama, merveilleux travail d’une valeur de plus de deux mille francs, et qui avait coûté la vue à l’ouvrier qui l’avait tressé.

— Le canot nous attend, ma mère, dit-elle.