Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/37

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on ou d’un jardin à la mode. Mes héroïnes sont ajustées, fardées, chaussées comme par la meilleure faiseuse ; et, pour vous en convaincre, je veux vous en montrer une : « Luzéide était coiffée en cheveux, avec des fleurs et des diamants placés artistement dans sa frisure, un soupçon de bonnet, et le chignon relevé, comme on le portait alors. Sa robe était d’une étoile au dernier goût, blanc, gris de lin et or, avec dessins en pagodes et en ligures chinoises, la polonaise et les parements assortis en chenilles et en souci d’hanneton ; un corset garni de pierreries et des manchettes à trois rangs du point d’Angleterre le plus exquis. »

Mes petits-maîtres valent mes petites-maîtresses : ils sont vivants, ils tournent, ils se dandinent, ils secouent la poudre de leurs cheveux, ils regardent l’heure à leurs deux montres, ils jouent avec leurs bagues, leurs lorgnettes et leurs tabatières. Le matin en chenille, c’est-à-dire en redingote ; le soir en veste falbalatée, hissés sur des talons rouges ou promenés dans une dolente ornée de glaces, on les voit tantôt au Palais-Royal, les mardis et les vendredis,