Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/40

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dites franchement s’il en est un, parmi vos auteurs brillants et bruyants, qui ait dépassé certaines de mes pages, toutes surchargées de satin, de fard, de lumière, de baisers et de joyaux ; s’il en est un qui possède mieux que moi le secret du style praliné ; qui enjolive une métaphore de rubans plus frais ; qui sache plus longtemps faire tenir en équilibre, sur une équivoque audacieuse, un dialogue pétillant de tous les feux de la galanterie ! Allez, non-seulement vous n’avez rien inventé, mais vous n’avez rien perfectionné. Mon roman restera le désespoir éternel des tourneurs de périodes et des lapidaires d’adjectifs, la suprême expression du genre joli.

Faut-il vous entretenir, après cela, du succès obtenu par Angola dans tous les coins de la terre, c’est-à-dire partout où il y avait un boudoir, une chaise longue et les rideaux tirés ? Il fut considérable, il fut extrême, il me força à demander grâce et à me claquemurer dans un réduit inconnu, pour me soustraire tant aux sollicitations des libraires qu’aux curiosités des gens de cour. Comme Angola avait paru sans nom d’auteur, on me fit l’honneur, pendant les premières semaines qui suivirent sa publication, de l’attribuer