Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/53

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L’exempt ne m’écoutait pas ; ses yeux étaient fixés sur la scène avec admiration.

— Taisez-vous, dit-il, voilà mademoiselle Clairon qui entre en scène ; ah ! quel jeu, quelle actrice, monsieur le chevalier !

Et il se mit à claquer.

J’étais pourpre ; je me tournai vers le second exempt, qui me parut être moins facile à l’enthousiasme.

— Ainsi, lui dis-je, c’est désormais entre vous et votre camarade qu’il me faudra assister à la comédie ?

— Oui, monsieur le chevalier, et croyez que nous en sommes bien contents ; moi, surtout, qui aime tant les pièces de M. de Voltaire.

— Pardieu ! m’écriai-je en grinçant des dents, je suis enchanté que ce soit ma compagnie qui vous procure ce plaisir.

— Il ne tiendra qu’à monsieur le chevalier de n’avoir pas à se plaindre de la nôtre.

— Et comment cela ?

— En s’abstenant scrupuleusement de toute manifestation désapprobatrice, ce qui doit être bien