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XII

LE RÊVE

Je rêvais que j’étais redevenu jeune, ce qui est le plus horrible et le plus charmant des rêves.

C’était le matin, sur une grande route bien claire, par un beau soleil. Vêtu de l’habit de mousquetaire, je marchais allègrement, tout droit devant moi. Au bout de quelques instants, je m’arrêtai devant la grille d’une avenue, attiré par des rires jeunes et frais. Les arbres de cette avenue étaient magnifiques et menaient à un château de noble apparence, du temps du roi Louis XIII. Le rouge de ses briques ressortait gaiement du milieu du feuillage ; son perron naissait du sein de l’herbe.

J’étais devant cette grille, lorsque je vis déboucher sur la pelouse de l’avenue un groupe de robes blanches et de têtes enjouées. C’étaient cinq jeunes filles, dont la plus âgée ne dépassait pas s