Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/91

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— Mon fils, repentez-vous, me dit-il.

— Je ne fais que cela depuis vingt ans.

— Priez Dieu !

— Hein ? murmurai-je.

— Sa miséricorde est infinie, ajouta-t-il.

— Je ne l’ai prié que deux fois, répondis-je : la première, pour qu’il envoyât la Clairon au diable : la seconde, pour qu’il me conservât ma chère Denise ; il n’a exaucé ni l’une ni l’autre de mes prières. Je n’ai rien à lui demander pour moi.

— Cependant…

— Voyons, monsieur le prêtre, soyez de bonne composition et laissez-moi tranquille. Ne recommençons pas la comédie de Voltaire. Vous voyez bien que je n’ai pas la force de vous mettre à la porte.

Il sortit. Une heure après, je rendis le dernier soupir.

C’est tout, monsieur.

J’étais tellement décrié qu’aucun journal n’osa annoncer ma mort.

Relisez quelquefois Angola.