Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

corde de sauvetage à ce pauvre auteur si maltraité des biographes.

Publiée en 1736, la Mouche, d’un ton plus cru et d’un son plus turbulent que les odyssées espagnoles de Le Sage, fait pressentir les romans de Pigault-Lebrun ; — je parle du Pigault-Lebrun des bons jours, du Pigault-Lebrun des Barons de Felsheim et de Mon oncle Thomas, soldatesques orgies. Cela est si vrai que, pendant le Directoire, un libraire lit réimprimer la Mouche et l’opposa avec succès aux productions du jour. — On sait qu’en argot de police, une mouche n’est autre chose qu’un espion. C’est sous le titre de l’Espion que l’Allemagne a traduit le roman du chevalier de Mouhy.

Ses autres livres n’ont pas, à beaucoup près, la même valeur. Ce sont pour la plupart des imitations ou des contre-parties des ouvrages en vogue. Les Mille et une faveurs sont estimées en librairie beaucoup plus qu’elles ne valent ; cela tient aux allégories qu’elles renferment et aux noms anagrammatisés, dont la clef est difficile à faire.

Le Petit almanach des grands hommes, qui se moque de tout le monde, n’a pas manqué de se