Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/97

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moquer du chevalier de Mouhy : « Beaucoup de pièces en vers et en prose, et quarante volumes de romans donnent à cet écrivain un des cortèges les plus imposants de notre nomenclature. Nous lui devons, dans son Histoire du Théâtre-Français, la plupart des jugements portés sur les auteurs dramatiques vivants. Ce beau génie semble avoir deviné nos intentions en insistant beaucoup moins sur Corneille, Molière et Racine, que sur MM. Mercier et Durosoi, et en louant tout le monde. Cette méthode est, en effet, le seul moyen indiqué par la prudence pour éteindre ces rivalités et ces disputes odieuses qui déshonorent la littérature française, et qui changent en vils gladiateurs les véritables maîtres du public. »

Rivarol n’est pas le seul qui se soit égayé sur le compte de l’auteur de la Mouche ; Palissot a malmené fort rudement le chevalier dans ses Mémoires littéraires et dans son poëme de la Dunciade. « Le plus fécond, mais le plus ennuyeux des romanciers, » l’appelait-il.

Le chevalier de Mouhy était cependant un Lorrain comme Palissot. Mais il était pauvre à faire pitié et