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OUBLIÉS ET DÉDAIGNÉS.

Eh bien ! au gré de vos désirs,
Le feu l’a consumée,
Et j’ai vu mes plus doux plaisirs
S’exhaler en fumée !

Un spectacle si douloureux
Eût enchanté votre âme ;
Mais pour moi quel revers affreux
Que votre lettre en flamme !
Interprètes de mes douleurs,
Et ne sachant point feindre,
Mes yeux ont tant versé de pleurs
Qu’ils ont failli l’éteindre.

Quel que doive être mon destin
Dont vous êtes l’arbitre,
Si je reçois de votre main
Une nouvelle épître,
À vos ordres pleins de rigueur,
Empressé de me rendre,
Je la poserai sur mon cœur
Pour la réduire en cendre.

La manière coquette de Cubières aide peu à comprendre son admiration excessive pour Mercier et pour l’auteur du Paysan perverti, avec lesquels il demeura toujours lié. C’est sans doute sous l’influence du premier qu’il écrivit la diatribe Sur la funeste influence de Boileau en littérature, et qu’il gratta plusieurs fois avec ses ongles le buste de Racine. Quoi qu’il en soit, au milieu de ses paradoxes, il y a des choses à recueillir dans sa correspondance avec Mercier et M. Simon, publiée en 1810. Ses nombreux Éloges, qui n’ont pas été réunis, contiennent quelquefois d’intelligents aperçus.

On peut évaluer les œuvres de Cubières à cent