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OUBLIÉS ET DÉDAIGNÉS.

lité. Je puis mourir actuellement ; une de mes pièces républicaines est au moment de sa représentation. Si je suis privée du jour à cette époque, peut-être glorieuse pour moi, et qu’après ma mort il règne encore des lois, on bénira ma mémoire, et mes assassins détrompés répandront quelques larmes sur ma tombe.

« Qu’il me soit permis d’ouvrir à la Convention une opinion qui m’a paru digne de toute son attention. Louis le Dernier est-il plus dangereux à la République que ses frères, que son fils ? Ses frères sont encore coalisés avec les puissances étrangères, et ne travaillent actuellement que pour eux-mêmes. Le fils de Capet est innocent, et il survivra à son père : que de siècles de divisions et de partis les prétendants ne peuvent-ils pas enfanter !

« Les Romains se sont immortalisés par l’exil de Tarquin. Il ne suffit pas de faire tomber la tête d’un roi pour le tuer ; il vit encore longtemps après sa mort ; mais il est mort véritablement lorsqu’il survit à sa chute.

« Je m’arrête ici pour laisser faire à la Convention toutes les réflexions que présentent celles que je viens de lui soumettre.

« Olympe de Gouges. »

Repoussée par un ordre du jour, Olympe saisit aux cheveux une autre actualité ; elle mit les demoiselles Fernig, le général Dumouriez et le jeune Égalité tout vivants sur la scène, dans une pièce intitulée : le Général Dumouriez à Bruxelles ou les Vivandiers.

Le théâtre de la République, ahuri, forcé de suivre les engouements publics, reçut l’œuvre, et la joua le