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LE COUSIN JACQUES.

un petit volume d’environ cent pages ; la collection complète en est excessivement rare. Dans le cours de leur publication, qui se poursuivit jusqu’en 1790, malgré quelques interruptions, elles changèrent plusieurs fois de titre : ce fut le Courrier des Planètes, puis le Cousin Jacques tout simplement. Des lunes, des croissants, des étoiles, tels sont les attributs gravés en haut de la première page.

Afin de mettre chacun à son aise, il tolérait la souscription en nature ; ainsi il recevait un frac de drap de coton tigré ou une culotte de velours caca-dauphin, pour un abonnement d’une année. C’est que la littérature du Cousin Jacques était une littérature tout à fait amicale, communiquant directement avec le lecteur. Il ne faut qu’ouvrir un de ses volumes, et jeter les yeux sur les premières pages ; on est confondu, abasourdi de ses folâtres manières ; les licences qu’il prend avec ses abonnés surpassent l’imagination la plus folle. Tantôt c’est un chœur familier comme celui-ci :

LES ABONNÉS, se balançant en mesure :

Serez-vous toujours joyeux,
Moraux et point ennuyeux ?
Nous ferez-vous toujours rire
Sans prodiguer la satire ?

LA LUNE ET LE COUSIN.

Oui, nous le jurons !

LES ABONNÉS, faisant une pirouette

Nous nous abonnerons !