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LE COUSIN JACQUES.

De ma pièce, et puis se dira :

Il faut s’occuper de cela.
 
Dix ans encore plus de délais :

Vous y songerez, ou jamais.
Autre siècle, autre caractère,
Les goûts changent avec le temps.
Mais priez bien vos descendants
D’avertir alors le parterre
Que depuis trente ou quarante ans
L’auteur est mort sexagénaire.

Pourquoi fallut-il que le Cousin Jacques s’avisât une dernière fois de rentrer dans la politique par cet incohérent Dictionnaire néologique des hommes et des choses, dont les premiers numéros parurent en l’an viii ? Quel démon le poussait à recommencer ses doléances sur le régime de la Terreur, alors que la Terreur n’existait plus ? La police, qui faisait tout son possible pour étouffer de douloureux souvenirs, arrêta la publication de ce livre à la lettre C, après l’article Côtes-du-Nord.

La collection de ce Dictionnaire, qui paraissait par livraisons, forme trois gros volumes de plus de 500 pages chacun, imprimés sur deux colonnes. Les deux derniers surtout sont d’une extrême rareté ; Fouché les fit mettre au pilon. Au milieu de détails oiseux, on y saisit quelques particularités intéressantes ; c’est une cohue au moins bizarre : Boïeldieu, Beaumarchais, Chateaubriand, Carrier, Cambacérès, Cambon, etc.

Le Dictionnaire des hommes et des choses promettait encore plus de révélations piquantes qu’il n’en a donné. C’est ainsi qu’à la lettre A, nous trouvons