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OUBLIÉS ET LES DÉDAIGNÉS.

porte ! il en a vu assez pour désirer d’être de l’expédition. Adule saute de joie ; madame Jer’nifle hoche la tête en murmurant : « Oui, c’est une bien belle chose que la pierre philosophale ! »

Cependant l’admiration ne fut jamais qu’une viande creuse ; notre trio ne tarde pas à l’éprouver, et, comme rien de ce qu’il a vu ne lui a donné à déjeuner, il se met sérieusement en quête d’une cuisine quelconque. Ce chapitre est intitulé la Gargotte fébrifère. Laissons parler l’auteur : « Dans cet instant, nous vîmes de loin, sur la porte d’une espèce de caverne, quelque chose qui s’agitait d’une manière si violente et qui hurlait si effrayamment, que nous crûmes que c’était une bête féroce, ce qui étonnait beaucoup i’Ann’quin Bredouille ; mais i’Ann’quin Bredouille était un sot, car ce qu’il prenait au moins pour une hyène était un homme, et de plus un homme de sa connaissance. Avant d’être assez près pour reconnaître le personnage, nous savions son nom par l’inscription que nous lûmes sur sa porte ; elle était en lettres du rouge le plus vif, et offrait ces mots :

TAMAR[1]
TRAITE EN AMI LE TIERS ET LE QUART.

« Tamar ! s’écria i’Ann’quin, je le connais ; je me souviens de lui avoir vu vendre de la santé ou du moins en promettre ; ensuite il se mit à montrer de jolies lanternes magiques, qu’il faisait jouer à la lampe universelle. Puisqu’il est à présent gargottier, le ciel en soit loué ! nous dînerons.

  1. Marat.