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DORVIGNY.

y est représenté debout sur un char, traîné par des petits-Amours en casque, en soutane, en perruque, etc. Il tient en l’air sa lanterne, qui répand une vive clarté. La Folie l’escorte, marotte en main. Un héraut marche à sa gauche, portant majestueusement un dindon au bout d’une broche, et menaçant avec un couteau de cuisine Melpomene, Thalie et Terpsichore, qui forment un groupe désolé. Derrière Janot se presse une populace enthousiaste ; tandis qu’au-dessus de sa tête, un homme du peuple fait flotter un drapeau, où est représenté un pot de chambre se renversant, avec l’inscription : C’en est. Il y a beaucoup de mouvement et de verve dans cette caricature. On lit au bas ces deux quatrains :

Gloire à Janot, il a tout pour nous plaire ;
C’est le pendant des plus jolis magots ;
Momus l’a fait de l’un de ses grelots ;
Pour nos plaisirs il ne pouvait mieux faire.

Si le bon goût n’existait plus en France,
Janot n’eût pas été tant applaudi.
En le voyant, on dit : C’en est, c’est lui !
Voilà le goût, le goût par excellence.

Dans ces dernières années, on avait fait pour l’acteur Lassagne un Janot chez les sauvages, représenté au théâtre des Variétés.

Enfin, dans ses Mémoires posthumes, Paul de Kock a raconté quelques traits de Dorvigny.