Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

PLANCHER-VALCOUR


I

Un matin d’été, — par un beau soleil normand, — un petit bonhomme, d’une quinzaine d’années environ, cheminait sur la route de Caen à Rouen. Il s’était évadé la veille de chez les Grands-Chapeaux, ou frères de la Doctrine chrétienne, et il allait, sans savoir où, avec dix-huit francs dans sa poche. En passant dans un gros bourg, ses yeux rencontrèrent ce placard tracé à la main : « Par permission des magistrats : la troupe des grands comédiens ambulants donnera, ce soir, une représentation de la Vie et la mort de N.-S. Jésus-Christ, tragédie en cinq actes, ornée de tout son spectacle. »

Comme Pierre Plancher, c’était le nom du jeune homme, n’avait jamais vu jouer aucune pièce de théâtre, il s’informa de l’hôtel des comédiens. On lui indiqua l’auberge de la Croix-Blanche.

Sur le seuil, il rencontra saint Joseph lui-même, qui était le directeur de la troupe et avec lequel il