Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/206

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Les mulets mangent moins que les chevaux et travaillent plus.

Les Nègres sont si naturellement paresseux que ceux qui sont libres ne font rien, et la plupart sont .

5 entretenus ou nourris par ceux qui sont serfs, ou demandent l’aumône, ou sont misérables. On employe d’ailleurs les chevaux à porter le sucre au port.

On espère toujours un meilleur commerce après la paix. Mais, l’année après la paix, les denrées

10 baissent ordinairement, parce que, le commerce devenant libre, personne ne se presse d’acheter.

344* (1801. III, f° 79). — Commerce. — Ce que dit Aristote, que, toutes les fois qu’on a des laboureurs, on a des nautoniers1, n’est plus vrai aujourd’hui. i5 II faut un grand commerce, c’est-à-dire une grande industrie, pour avoir une marine. Il n’est plus possible qu’un peuple passe tout-à-coup, comme les Lacédémoniens, de la guerre de terre à la guerre de mer.

20 Enfin, l’opinion des Anciens, que l’âme de ceux qui se noyoient dans la mer périssoit, parce que l’eau en éteignoit le feu, étoit très propre à dégoûter de la navigation. Il y avoit des gens qui, dans le danger du naufrage, se tuoient d’un coup d’épée2.

J5 345*(1803. III, f° 79 v°). — Commerce. — La situation des ports des Hollandois et de la plupart des peuples de la Mer Baltique, où les ports ont peu de

1. Politique, livre VI, chapitre VI.

2. Je crois que cela se trouve dans Pétrone.