Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/205

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342* ( 1894. III, f° 129 v°). — Commerce. — J’ai ouï dire que les Anglois tirent, par la Moscovie, des soyes de Perse, à beaucoup meilleur marché qu’ils ne les retiroient par le Sein Persique et Gomroun. Elles viennent par la voye d’Archangel, les glaces s et les traîneaux, à beaucoup moins de frais qu’en faisant le tour du cap de Bonne-Espérance ; d’autant mieux que les provinces où il y a plus de soye sont éloignées du Sein Persique, et, par conséquent, s’y vendent (sic) plus cher ; au lieu que les provinces de 10 Guilan et de Mazenderan sont près de la Mer Caspienne. Ainsi le trajet de la Perse équivaut en quelque façon au trajet de la Moscovie.

La défense de la sortie des soyes de l’Espagne, dans la dernière guerre que l’Angleterre a eue avec i5 l’Espagne, les fit songer à se procurer plus aisément les soyes de Perse ; et les Anglois prétendent que, s’ils ôtoient tous les droits sur les soyes, elles ne leur coûteroient pas plus cher que ne coûte à nos manufacturiers celle du crû du Royaume ; ce qui ne a0 peut être que parce que nous n’en avons pas assez dans le Royaume, ce qui fait que le prix se fixe sur le prix des soyes étrangères1.

343* (1886. III, f° 12 5).— J’ai ouï dire que, dans nos îles de l’Amérique, on commençoit à employer 23 plus de chevaux et de mulets qu’on ne faisoit autrefois, au moins à Saint-Domingue, et il y a des terres qui ont assez de profondeur pour souffrir le labour.

1. Écrit à Paris, ce 8 novembre 17DO.